Philosophe chrétienne
5 raisons pour lesquelles Dieu ne nous demande pas d'arrêter de penser
Dernière mise à jour : 13 juin 2022
La liberté de penser, c'est utiliser sa propre raison pour se faire un avis. Quand on croit en Dieu, renonce-t-on à sa raison pour adopter les raisons de Dieu ?

1- Dieu est le créateur de la pensée :
Dieu est le sage et l'intelligent par excellence. Il a tout créé avec intelligence et sagesse, et il a donné à l'homme la faculté de raisonner. Dans quel but, sinon pour s'en servir ?
2- Penser nous amène à Dieu :
On se moque parfois de ces scientifiques qui prétendent que leur étude de la nature les a menés à croire en Dieu. Mais il y a de la cohérence dans ce propos : étudier avec intelligence la nature nous conduit à percevoir l'intelligence dont Dieu a fait preuve pour l'ordonner. Il y a un verset où l'apôtre Paul donne cet argument :
"Les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil nu, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages." Romains 1 : 20 (la Bible, trad. Louis Segond 1910)
Le verbe traduit par "considérer" est noiéô. Or, le mot nous désigne l'intelligence. Il ne s'agit donc pas de contempler béatement la nature, mais bien de l'étudier avec notre intelligence pour y percevoir l'oeuvre de Dieu.
Mais nous avons dit dans cet article que l'existence de Dieu relève de la foi (#foi), et non de la raison (#raison). On ne peut pas prouver que Dieu existe par notre raisonnement parce que la raison humaine est limitée. C'est donc la foi qui prend le relais sur ces questions d'ordre immatériel.
"C'est le cœur qui sent Dieu, et non la raison. Voilà ce que c'est que la foi : Dieu sensible au cœur, non à la raison." Pascal, Pensées (1770 posth.)
Cependant, limitée ne veut pas dire paralysée. La raison peut peser les arguments en faveur et en défaveur de l'existence de Dieu. Sans parvenir à une preuve, elle pourra peut-être sentir la balance pencher d'un côté plutôt que de l'autre. C'est notamment ce que tente Descartes avec sa preuve de l'existence de Dieu, présentée dans cet article (#Descartes).
3- La Bible ne nous dit pas tout ce que nous devons penser :
Tout n'est pas écrit dans la Bible. Par exemple, la Bible ne parle pas textuellement de la FIV ou de la PMA. On trouve dans la Bible des principes qui encadrent notre réflexion. Mais nous devons réfléchir à partir de ces principes, comme nous l'avons fait dans cet article. Cela vaut également pour les questions de justice, de politique, ou de science.
4- Dieu s'explique :
Dans la Bible, on ne trouve pas une liste de commandements, d'interdits, d'affirmations, sans justification. Dieu lui-même fournit les explications de ce qu'il avance. Par exemple, le tout premier interdit :
"L’Éternel Dieu donna cet ordre à l'homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement." Genèse 2 : 16-17 (la Bible, trad. Louis Segond 1910)
Cette justification est clairement une invitation à faire usage de notre raison. Dieu n'attend pas de l'être humain qu'il apprenne par cœur et appliquer aveuglément ce qu'il dit, comme un robot appliquant un programme. Il attend une obéissance librement consentie, parce que nous aurons reconnu par notre raison que cela est bon.
Mais cela a-t-il un sens d'associer obéissance et liberté de penser ? La réponse dans cet article !
5- L'argument d'autorité n'est pas recevable :
Un argument d'autorité justifie une affirmation non par des raisonnements, mais en se réclamant d'une figure d'autorité : "Dieu a dit", "le Président a dit", "Platon a dit". Ainsi, quand Dieu a parlé, l'être humain ne doit pas réfléchir, mais approuver.
Cependant, ce sont souvent les hommes qui prétendent parler au nom de Dieu pour imposer leur propre volonté. L'histoire regorge d'exemples tristement célèbres. Rien que pour cela, il nous faut penser par nous-même, pour vérifier si c'est bien Dieu qui a dit, ou si ce sont les hommes.